UNE PROFESSEURE DE SOCIOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BISHOP’S S’ADRRESSE À LA CHAMBRE DES COMMUNES AU SUJET DES CONDITIONS DES FEMMES AUTOCHTONES DANS LES SERVICES CORRECTIONNELS ET SYSTÈMES DE JUSTICE FÉDÉRAUX
 

UNE PROFESSEURE DE SOCIOLOGIE DE L’UNIVERSITÉ BISHOP’S S’ADRRESSE À LA CHAMBRE DES COMMUNES AU SUJET DES CONDITIONS DES FEMMES AUTOCHTONES DANS LES SERVICES CORRECTIONNELS ET SYSTÈMES DE JUSTICE FÉDÉRAUX

La professeure Chartrand appelée à livrer un témoignage d’expert au Comité permanent de la condition féminine

L’Université Bishop’s est fière d’annoncer que Vicki Chartrand, professeure agrégée du Département de sociologie, a témoigné à titre d’experte à une rencontre du Comité permanent de la condition féminine le jeudi 7 décembre dernier. Ce comité réalise présentement une étude sur la présence des femmes autochtones dans les systèmes judiciaire et correctionnel fédéraux. Cette étude traduit la volonté du gouvernement fédéral à revoir le système judiciaire en portant une attention toute particulière à la justice réparatrice.

Dans son témoignage devant le Comité, la professeure Chartrand a souligné l’importance des stratégies de désincarcération et des options communautaires. Elle a noté que ce n’était pas un hasard si nous avons vu, dans les années 1950 et 1960, un recul des politiques et législations « d’assimilation des Indiens » au moment précis où le système carcéral et les services de protection de l’enfance ont tranquillement commencé à assumer un rôle plus important chez les peuples autochtones. Elle a informé le Comité qu’avant les années 1960, les Autochtones ne représentaient que 1-2% de la population carcérale fédérale, mais que ce nombre n’a cessé d’augmenter à chaque année par la suite. Selon le Bureau de l’enquêteur correctionnel du Canada, les femmes autochtones représentent 2% de la population canadienne mais 37,6% de la population carcérale fédérale, et elles y sont assujetties aux pratiques pénales les plus restrictives, notamment aux cotes de sécurité maximales et à la ségrégation.

Selon la professeure Chartrand, qui a visité des prisons canadiennes, australiennes et cambodgiennes, “ces tendances sont bien documentées dans différentes régions coloniales telles que les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Il est clair qu’il s’agit d’un problème systémique dans des pays tels que le Canada. » Elle recommande au Comité de tenir compte du fait que les femmes autochtones sont plus souvent inculpées et emprisonnées pour ce que l’on appelle des « crimes de survie » liés à la pauvreté, à l’absence d’opportunités d’éducation et d’emploi, à la toxicomanie, aux enjeux de santé mentale, et à un historique d’abus sexuel, de violence et de traumatisme. « Le système pénitencier renforce et fait écho aux mêmes réalités de répression, d’abus et de violence qu’ont vécues les femmes autochtones dès les premiers jours du colonialisme. » Le Comité permanent de la condition féminine demande donc aux experts de ce domaine de proposer des recommandations pour l’amélioration de l’expérience des femmes autochtones dans les systèmes judiciaire et correctionnel fédéraux.

La professeure Chartrand, qui compte plus de 15 ans d’expérience au service d’organismes à but non-lucratif ainsi que dans les secteurs gouvernementaux et bénévoles, où elle a notamment milité pour et avec les femmes et enfants, les communautés autochtones et les prisonniers, est une spécialiste des politiques pénales et carcérales et du colonialisme contemporain. Ses recherches actuelles portent sur les liens qui existent entre la logique pénale et la logique coloniale et comment ceux-ci peuvent permettre de mieux comprendre les conditions actuelles d’incarcération des peuples autochtones du Canada. Elle détient également une subvention du Fonds de recherche du Québec, Société et culture, pour un projet qui vise à documenter les initiatives et stratégies mises en place par les familles et communautés autochtones dans le but d’adresser les assassinats et disparitions de femmes autochtones.

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Pour plus de renseignements :

Julie Frédette
Agente de recherche
Université Bishop’s
819-822-9600, poste 2579
julie.fredette@ubishops.ca

Vicki Chartrand
Professeure agrégée
Université Bishop’s
819-446-7774
vicki.chartrand@ubishops.ca